DJ Tango : Comprendre Et Maitriser Les Bases (1/2) !

25 Jan 2017 | 2 commentaires

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DJ Tango : Comprendre Et Maitriser Les Bases (1/2) !

25 Jan 2017 | Musique, Lexique | 2 commentaires

Avant propos…

Combien d’entre nous on déjà envisager de passer de l’autre côté de la platine en devenant DJ de Tango le temps d’une Milonga ? Cet article vous guidera afin de comprendre les mécanismes basiques et les enjeux  du DJing Tango : DJ Tango tricks and tips, c’est parti !

DJ Tango : Quel est son rôle, que fait-il ?

Le rôle du DJ tango est de permettre aux personnes présentent dans ce lieu de s’exprimer et s’amuser avec d’autres personnes au travers du bal, de la danse et de la musique. La musique proposée doit permettre aux Tangueras et Tangueros de danser, de s’approprier ce moment festif. Le DJ porte donc le rôle du chef d’orchestre, en tant qu’il doit trouver l’énergie juste pour chaque moment de la soirée.  Selon que l’énergie de la soirée, la proportion de Tangueros et de tangueras, la densité de personnes présente sur la piste de danse, le moment : tout est affaire de sensibilité et d’écoute, il n’est pas seulement question de goût musicaux personnels du DJ, en tout cas pas encore…

DJing c’est donc un acte de partage, disons-le carrément de sacerdoce : La musique est une émotion et le DJ tango partage son sentiment, sa sensibilité pour la musique avec les danseurs de Tango. Il ou elle est liée à eux, et la réussite de cette relation réside dans la confiance. Beaucoup de DJ tango expérimentés disent que gagner la confiance du public est difficile mais fondamental.

Est-il besoin d’être tanguero ou tanguera pour être DJ Tango ? Bien que la science du Tango Argentin n’ait encore rien démontré à ce propos, je pense néanmoins que oui et non ; On peut parfaitement être Tango DJ, mais sans éprouver soi-même ce sentiment, il me semble néanmoins compliqué de le faire partager aux autres dans son entièreté…mais who knows ?

La structure de la musicalisation en Milonga (bal de tango argentin)

Tout d’abord il est important de comprendre comment la milonga est structurée, notamment les Milongas classiques de Buenos Aires (et dans beaucoup d’autres endroits par ailleurs). Vous devez donc comprendre que le bal (la Milonga) est divisé est découpé en 2 temps biens distincts :

La Tanda

Une Tanda est un ensemble de chansons de même style (tango, valse ou milonga). Le but de cette structuration est de permettre aux danseurs de Tango d’entrer progressivement et plus profondément dans l’atmosphère et l’énergie propre au Tango Argentin, ce qui n‘est pas véritablement possible avec une seule chanson.

Pour cette raison, une tanda doit être cohérente ! Cette cohérence s’opère presque exclusivement par le choix d’un même orchestre, et dans l’idéal, dans un temps proche (par exemple : même année ou même période).

La Cortina

La Cortina ou thème est un intermède musical qui sépare les Tandas. Celle-ci tire son nom de l’époque où un club de Tango laisser tomber un rideau (la cortina) pour changer d’orchestre La cortina confirme ainsi aux danseurs de Tango que la tanda est complète, mais sa fonction est également sociale : puisque c’est aussi le moment où l’on change de partenaire.

Dans une milonga traditionnelle, tout le monde change de partenaires quand vient la cortina, ce qui fait de ce moment à la fois un intermède social que musical, un moment que le couple passe ensemble. Les tandas de tango argentin durent habituellement environ quatre morceaux ; Pour les tandas de milonga, qui sont plus énergivores, on s’en tient souvent à 3 morceaux. On peut également rester sur 3 morceaux pour la tanda de valse. Néanmoins c’est au DJ tango de décider bien qu’il soit préférable de rester constant par la suite afin que les danseurs comprennent le « fil rouge ».

Si la Tanda est l’ingrédient essentiel d’une milonga authentique, il ne faut pas oublier que durant l’Âge d’Or (les années 40), les orchestres ne faisaient pas de tandas, mais plutôt deux morceaux, c’est-à-dire l’équivalent des deux faces d’un disque vinyle de 78 tours. Plus tard, dans les faits, certains clubs de Tango passaient deux albums du même artiste, faisant ainsi une tanda de 4, devenant le système de tandas que nous connaissons aujourd’hui. ce système a commencé à devenir populaire au début des années 70, à une époque où le cd et le mp3 n’existaient pas encore. Ce schéma à 4 morceaux s’est donc progressivement installé, car il était simple à mettre en œuvre et musicalement plus adapté.

L’énergie revêt une grande importance pour tous les DJ Tango ou non, néanmoins il est important de ne pas confondre cette notion avec la notion de rythme. On parle d’énergie ici comme d’un élan vital en quelque sorte. La structure de la musicalisation est une notion essentielle qui permet de maintenir un niveau d’énergie constant et régulier. Cette terminologie est bien connue des afficionados de la Milonga car elle revêt une importance capitale dans la perception que ceux-ci ont du bal dans son ensemble.

Le cycle des Tangos à l’intérieur de la tanda

Peut-être n’est-il pas nécessaire (mais je le fais quand même) de rappeler que le genre Tango Argentin est en réalité principalement composé de 3 typologies de musiques différents, à savoir : Le tango, la valse et la milonga. Le folklore argentin comprend d’autres styles mais qui n’appartiennent pas exactement à l’univers de la Milonga (je parle ici du bal de Tango Argentin) ou bien sous la forme d’un  intermède musical (exemple : la Chacarera ou encore la Cumbia).

L’expérience a montré et démontré que le cycle d’enchainement suivant fonctionne traditionnellement bien : T-T-V-T-T-M ou bien une variante, T-T-T-V-T-T-T-M (T = Tango, V = Valse, M = Milonga)

La mise en place d’un cycle donne une forme de carte de la soirée et de la Milonga : Un cycle de 2 tandas de Tango, 1 tanda de Valse, 2 tandas de Tangos, 1 tanda de Milonga, comprenant chacun 3 morceaux durent environ 55 minutes. Si l’on passe à 4 morceaux par tanda celle-ci durera  aux alentours de 65 minutes. Cela permet également au DJ tango de mieux planifier sa soirée et plus spécifiquement son « set ». D’expérience, le cycle le plus couramment entendu est TTVTTM avec 4 morceaux par tanda.

Le cycle TTVTTM avec 3 morceaux est souvent considéré comme plus « pragmatique », notamment lorsqu’il y a peu d’espace pour danser sur la piste, car il est plus difficile de laisser de la place à la créativité dans ces conditions durant les morceaux de milongas très rapide, mais aussi pendant les tandas de valses qui demandent un peu d’espace pour réaliser des tours (« giros »). En résumé, il y a donc plusieurs possibilités de cycles néanmoins les plus courant restent TTVTTM x3 morceaux ou x4 morceaux ou TTTVTTTM x3.

Il est important de noter que l’idée selon laquelle on ne passe que du Tango Argentin durant la Milonga est en réalité plutôt récente ; En effet jusque dans les années 70, il était tout à fait courant de passer 50% de Tango argentin et 50% de danses différentes telles que la Cumbia argentine, la salsa. En Europe, la grande vague du Tango Argentin ayant démarré dans les années 80-90, ce fait historique n’est pas toujours évident à appréhender pour les plus béotiens d’entre nous.

A Buenos Aires, dans les années 90, il était encore fréquent d’entendre des tandas composées d’autres rythmes dans la Milonga. En 2006, le gouvernement de Buenos Aires a adopté une loi afin de soutenir les Milongas en déclarant que les tandas d’autres rythmes étaient une « partie essentielle » de la Milonga (il semble que le gouvernement de Buenos Aires a surtout souhaité soutenir le lieu comme liant social et non tant le genre musical ?).

De nos jours, dans la plupart des bals Tango on ne passe guère plus que du Tango Argentin. Il n’est pas rare néanmoins que la cortina se prolonge en un long intermède musical en allant puiser dans les influences musicales du DJ (Rock’n Roll, Salsa, Reggea, Cumbia, ou quelques fois le Folklore Argentin).

Comment se construit une Tanda ?

Cette étape essentielle constitue le ciment de votre soirée. La tanda doit être appréhendée à a fois dans sa dimension sociale et musicale. Elle doit permettre de créer un climat, une ambiance partagée par le couple et pour cette raison le choix d’une tanda doit être homogène et/ou cohérente, former une unité. Cela signifie presque toujours de choisir au sein d’une même tanda des morceaux appartenant au même orchestre et appartenant à la même période, voir à la même année ou au même album.

La meilleure façon et la plus simple de faire une tanda homogène est tout simplement choisir des morceaux qui sont aussi semblables que possible. Les instruments, les chanteurs, les rythmiques peuvent également être très différents : Évitez de mélanger 2 chanteurs dans une tanda ou 2 styles très différents, comme par exemple El Rey del Bosque de Francisco Canaro ou Este es el Rey de Juan D’Arienzo qui sont 2 tangos que vous aurez certainement un peu de mal à insérer dans une tanda.

L’approche ci-dessus est sans danger pour DJ tango novice, en contrepartie, les tandas peuvent également sembler un peu répétitives notamment lorsque toutes les tandas ont étés construites de la même façon et nonobstant la qualité intrinsèque des choix musicaux opérés. Il n’y a pas de recettes miracles, c’est en forgeant que l’on devient forgeron !

Comment gérer des énergies différentes dans une même tanda ?

Pour les DJ Tango les plus expérimentés vous pouvez essayer des variations en testant de petits changements d’énergie dans votre tanda. Un exemple simple serait, dans une tanda de trois valses, commencez par une valse lente et progressivement aller vers des morceaux de plus en plus rapide tout en conservant l’idée de cohérence. Cela donnera la sensation d’une montée en puissance. Ce schéma fonctionne assez bien en revanche l’inverse fonctionne moins bien.

Une autre possibilité consiste en une tanda de 3 ou plutôt 4 tangos à réaliser en « hamac », c’est-à-dire :  un thème d’ouverture puissant afin d’inviter les danseurs sur la piste de danse, puis une partie intermédiaire dans lequel on peut proposer un morceau dont on n’est pas certain et en dernier lieu une sorte de point culminant pour clore la tanda. Le tango en position intermédiaire s’il ne rencontre pas le succès escompté sera rattrapé par le dernier morceau. Si votre tanda est composée de 4 morceaux, préférez le 3ème des 4 morceaux pour réaliser vos nouvelles propositions. Cette forme de tanda me semble plus adapté à des tandas de 4 morceaux, cette forme est très souvent utilisée, notamment lorsque l’on connait bien la musique et que l’on souhaite faire de nouvelles propositions à partir de morceaux moins connus ou moins diffusés en Milonga.

Il existe d’autres possibilités avec des énergies différentes, vous pourrez essayer par vous-même et choisir la ou les formes qui vous conviennent le mieux. Quel que soit vos choix, n’oubliez pas de respecter les principes de base de cohérence et d’énergie.

Le premier tango de la tanda

Chaque nouvelle tanda est un nouveau commencement, c’est le moment où les danseurs décident d’entrer ou non dans la danse et avec qui selon la façon dont elle commence. La première pièce est un signe et une promesse de ce qui est à venir, ainsi le morceau choisit décrit d’une certaine façon l’énergie de la tanda dans son ensemble.

Certains DJ travaillent à partir de playlists tandis que d’autres construisent leurs tandas au fil de l’eau en s’inspirant d’avantage de l’énergie de la piste. L’inconvénient des playlists est de proposer toujours les mêmes choix surtout lorsque l’on musicalise de façon régulière, il peut vite y avoir un sentiment de répétition.

Ainsi, construire ces choix au fil de l’eau demande plus de compétences et une excellente connaissance des tangos. Pour éviter de stresser trop lors du choix de votre prochain morceau vous pouvez préalablement identifier la place de certains morceaux. Par exemple, certaines chansons sont tellement complètes qu’elles laissent un sentiment de « satiété » qui donne envie de retourner s’assoir, on les positionnera plutôt à la fin de la tanda (en fermeture). Certains morceaux comportent une introduction, ils sont plus adaptés en début de tanda (en ouverture).

Il existe une foultitude de morceaux fonctionnant aussi bien en ouverture ou en fermeture. A l’inverse, certains morceaux moins connus, moins puissants figureront de préférence en position intermédiaire.

Vous pouvez également enrichir votre construction musicale « au fil de l’eau » avec une pré-écoute des morceaux à l’aide d’un casque. Cela peut apporter un plus en terme de pertinence et de créativité, en revanche cela détourne quelque peu l’attention du DJ de la piste de danse et de ce qu’il s’y joue.

Tout comme dans la conduite d’une voiture, dès lors que l’on a acquis une bonne maitrise du véhicule et une bonne coordination, on peut d’avantage s’en détacher pour se concentrer sur le ressenti et les émotions.

(Article en cours de construction)

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Merci, très chouette article je sens que cela va bien m’aider.